Le petit chat de la Tour d'en haut

Le petit chat de la Tour d’en haut est un chat qui ne sait pas qu’il est petit.
 Le petit chat de la Tour d’en haut croit qu’il est un grand chat noir. Un immense chat noir. 
Un chat noir géant. Ses boules de poils sont des forêts, sa langue râpeuse la mer qui 
se retire en grattant le sable de la plage, son ronronnement le grondement du tonnerre 
au loin, ses yeux des astres, et ses griffes des épées, des glaives, des sabres, des lances,
 des dagues, tout ce qui coupe qui tranche et qui fend. Mais Le petit chat de la Tour d’en haut
 est petit. Lui seul n’est pas au courant. Et comme tous les petits chats il aime les câlins,
les caresses, la sieste, porter malheur, faire éternuer les gens et manger des oiseaux.
 De tous petits oiseaux.

Séléna

Belle, puissante, racée, combative, ensorcelante, lunatique… Comment parler de la reine Séléna sans accumuler les adjectifs ? Depuis ce royaume de la lune sur lequel elle règne sans partage elle surplombe et survole toutes les nuits de toutes les terres. Elle est au-dessus. Des hommes. Des lois. Du commun. Au-dessus du monde. Aux petites vies, elle préfère les grandes destinées. Aux petits émois, l’impétuosité des émotions intenses. Elle vit plus fort. Elle voit plus loin. L’obscurité ne la gêne en rien au contraire, elle y est plus clairvoyante que jamais, nappée de mystères, auréolée d’ombres paradoxales, elle devine tout, sent les choses avant qu’elles n’arrivent, entend les mots qui ne sont pas prononcés et comprend tout des coeurs tourmentés. Elle influence les humeurs et modifie les mers, c’est elle la reine mère et le royaume du soleil n’y peut rien, son roi peut briller autant qu’il veut, Séléna s’en moque, il fait toujours nuit quelque part.

Roxane

Roxane. Comment ne pas l’aimer ? C’est un garçon manqué mais une princesse
 très réussie. La somme de toutes les princesses en fait. Une princesse rock qui aime 
les arts martiaux, la lune et les balcons. Ceux qu’elle enjambe pour partir à l’aventure 
sans même s’apercevoir qu’un ou deux princes en bas se morfondent. 
Une drôle de princesse qui n’a peur de rien sauf des robes de princesse.
Une princesse de roman de capes, d’épées et de conquête spatiale. Une princesse
 de conte de fée au visage tellement lisse qu’on croit voir un camée. 
Paradoxale Roxane intrépide et romantique. Roxane oxymore de champs
de bataille en salles de bal. Roxane Princesse à jamais jeune, 
fille du royaume de la Lune.

Lily

Lily a un prénom de fleur et un caractère de chardon. Princesse pimbêche. Princesse coquette. Petite peste princesse de contes de fée, celle qui fait des bêtises et qu’on tient enfermée. Princesse de porcelaine, au petit pois, couverte de zibeline, trouvant qu’il fait toujours trop chaud ou bien trop froid. Elle a fait de son insatisfaction sa signature et ses caprices sont célèbres dans les deux royaumes, car oui, sa renommée en la matière dépasse les frontières. Elle aime caresser son chat, porter ses bijoux, aller au bal, se maquiller, mettre sa petite tiare, avoir raison et surtout, plus que tout, par-dessus tout, ne pas être contente. C’est tellement drôle. Pauvre Lily enfermée dans son rôle et dans sa Tour d’en Haut, persuadée que c’est ainsi que les princesses doivent se comporter, obligée d’attirer l’attention et les foudres pour exister, coincée entre sa soeur si intrépide et sa mère tellement reine. On aurait tort pour autant de résumer Lily ainsi et de ne voir en elle que la versatile jeune fille qu’elle s’évertue à devenir. Lily vaut bien mieux que ça. Son teint de lune cache un grand coeur et ses yeux de nuit de grandes espérances. Patience Lily, un jour toi aussi tu grandiras.

Ichtyonef

Ichtyonef ! Poisson dirigeable. Extraordinaire véhicule aérien né dans les cerveaux les plus brillants des royaumes. Engin aux dimensions incroyables, flottant dans l’air mieux qu’un poisson volant ne pourra jamais le faire. Avant Ichtyonef, il existait bien sûr des bateaux dirigeables qui fendaient les nuages, même par gros temps. D’ailleurs certains sont encore en circulation, notamment pour déplacer les armées d’un front à un autre et les populations entre les deux royaumes, mais Ichtyonef est différent. Sa structure inspirée de l’ichtyofaune ressemble à des écailles profilées pour pénétrer le vent. Ses nageoires lui garantissent une portance sans précédent sur les courants ascendants. Sa nef enfin est d’un tel confort que les passagers ainsi bercés, souvent s’assoupissent et ne voient pas le temps passer.

Helios

Hélios a un souci. Comment concilier un physique d’ange et un cœur d’aventurier ?
 Un visage qui semble sorti d’un roman de la comtesse de Ségur et une âme de pirate. 
Entre l’hélice et le soleil hélas Hélios hésite. Il le sent. Il le sait. Son prénom veut dire
 les deux. Alors Hélios rêve. Il a rendez-vous chaque soir avec la lune et tourne en rond
au pied de son balcon. Celle qu’il aime a tous les noms peu importe. Ce qui compte
 est le conte. L’histoire qu’il se raconte. Cette histoire où il sauve des princesses
 emprisonnées dans des tours de passe-passe. Cette autre où il gravit des montagnes 
pour retrouver sa Belle endormie dans les nuages. Celle qu’il aime et l’obsède quand
 il songe dans le noir. Pour elle il rêve d’alunir en douceur à bord de cette fusée
 qu’il a dessinée. De traverser les océans par le ciel accroché à un poisson. De dompter 
des robots et déjouer des complots. De réchauffer les nuits froides comme des rivières 
aux rayons ardents de son nom...

Maskero

Maskero a fait de l’ambiguïté son art de vivre et de l’ambivalence sa danse préférée.
 Est-ce un héros qui avance masqué ou un masque qui cache le visage d’un bandit ? 
Maskero l’ignore. Il passe sa vie à voguer entre deux versions de lui-même. Lumineuse 
ou obscure. Deux chemins entre grands desseins et petites trahisons. Il aime le combat
 et se voit chef de guerre. C’est un prédateur. Un convoiteur qui a toujours en lui cette
 flamme urgente du désir. De la possession. Du pouvoir. Rien de tel que chevaucher 
une licorne ou un robot volant au vent, l’épée à la main, un cri de guerre jaillissant de 
la gorge. Rien de tel que planter le drapeau du Royaume du Soleil dont il est un enfant 
sur le flanc de montagnes conquises de haute lutte. Souvent sa fougue l’emporte. 
Mais parfois ce cœur tourmenté est touché par la grâce, l’amour d’une Princesse peut-être, 
ou ce sang impétueux lui rappelant qui il est. Un prince du Soleil. Le masque tombe.
 Le héros apparaît.

Zenon

Zénon est un mythe, une légende, un univers à lui seul. Comment ne pas l’être quand on porte la couronne du royaume du Soleil ? Comment ne pas le devenir quand on embrase le ciel à chaque fois qu’on se lève. Zénon est redoutable, fier, orgueilleux mais fatigué parfois du poids de cette couronne. Ce royaume sans fin qu’il faut diriger, ces sujets changeants au gré des temps, faisant allégeance selon leurs humeurs à lui Zénon ou à Séléna, la reine de la nuit - la reine de malheur comme il aime l’appeler - les guerres qui grondent toujours sans qu’on sache trop pourquoi aux portes du royaume. Sans compter ses enfants, les princes héritiers et leurs frasques, leurs projets de conquête ou d’enlèvements de princesses, leurs inventions de science-fiction, leurs coups de coeur, leurs coups d’épée ou de force, deux princes pour un seul trône, encore des décisions à prendre… Tout cela cause au grand Zénon bien des petits soucis. Parfois quand il se couche, il s’interroge et se rêve en inconnu, sans pouvoirs ni armée, sans gloire certes mais tellement plus léger. Et au matin, tout est oublié.

Cupidon

Cupidon est un RobOnirique. Les RobOniriques sont des robots très rares. Ils vivent entre le monde réel et celui des rêves. Des plus beaux des rêves. Ceux que l’on fait en murmurant un prénom. Ceux que l’on fait à deux sans s’en apercevoir. Les rêves d’amour. Cupidon vole donc d’un monde à l’autre mais dans le nôtre il voltige. Colibri mécanique autour de son propriétaire. Il prodigue des conseils et fait des commentaires. A un avis sur tout qu’il donne parfois et parfois pas. Tout comme l’amour Cupidon a ses raisons. Mais ce qui rend ce petit RobOnirique si unique, c’est la clef incorporée à sa structure biOnirique. Une clef universelle. Celle qui ouvre tous les cœurs dans tous les rêves d’amour. Celle qui ouvre toutes les portes, si et seulement si, ceux qui l’utilisent sont amoureux. Telle est la loi universelle de la clé du même nom de Cupidon.